Le jour où j’ai invité mon tambour
Expériences Nov 12, 2020
Je l’avais vu en rêve puis comme un enfant impatient, presque capricieux,, je m’étais mise à le chercher. J’ai rapidement compris qu’il n’existait pas et que je devrais le faire, alors mon impatience de le fabriquer s’était mise à enfler au point de devenir fébrile.
Puis j’ai réalisé que rien de tout cela n’était aligné. On ne « provoque » pas un tambour. Il arrive quand il doit. Il arrive quand on est prêt.
Un tambour n’est pas un bien que l’on achète, c’est un objet sacré de notre pouvoir personnel qui nous rejoint lorsque notre route est prête à croiser la sienne. J’ai alors choisi d’inviter mon tambour, de le célébrer et de lui montrer mon désir réel de l’accueillir.
J’ai imaginé une cérémonie dans un de mes coins de forêt préféré. J’ai écrit un texte pour lui chanter mon désir de l’accueillir, ma reconnaissance de pouvoir prochainement le rencontrer puis je lui ai donné la responsabilité de déterminer le moment où il penserait que je serai prête pour l’accueillir.
J’ai créé un petit autel tout doux et coloré. J’avais conservé un bout de bois brûlé qui me faisait penser à de mes animaux de pouvoir, le corbeau. Puis le jour où je suis allée en forêt, j’ai ramassé un autre bout de bois qui me rappelait mon animal totem (j’ai presque trébuché dessus). Un peu de lait, de miel, de riz… et tout était prêt.
Faute d’instrument, j’avais créé un hochet artisanal avec un petit bijou creux dans lequel j’ai mis des pois chiches. J’ai invité les esprits de la forêt de la rivière, de la cascade ainsi que mes alliés à venir célébrer mon tambour.
J’ai ensuite remercié les 4 directions que j’avais symboliquement marqué avec un encens, de l’eau de la cascade, une bougie et une poignée de terre de mon jardin, puis j’ai récité mon texte dans la joie.
C’était comme magique et j’ai sentie que la joie me pénétrait pleinement. Je suis repartie à la nuit tombée sous les hullulements d’une chouette, totalement libérée de cette attente et pleine de joie et de reconnaissance.
Je pensais que cela prendrait du temps (aucune place n’était possible avant l’année suivante) et j’avais zappé le sujet complètement. C’était fait et j’avais senti que cela avait été juste.
Le lendemain soir, je recevais un message d’une proche qui m’indiquait qu’en raison d’un désistement, elle pouvait m’accueillir le weekend suivant pour la construction de mon tambour…